Pour un nouveau départ social - Pour une juste reconnaissance des travailleurs-ses essentiel-le-s

News USV

Communiqué de presse du 1er mai 2021

Le cortège du 1er Mai aura lieu cette année. La population est invitée à rejoindre les travailleurs et travailleuses  du Canton de Vaud et défiler avec eux dans les rues de Lausanne sous le slogan « Pour un nouveau départ social ». Par cohérence avec les engagements des organisations membres du comité du 1er mai engagées en faveur de la protection de la santé, toutes les mesures de protection de la santé des travailleuses et travailleurs seront scrupuleusement respectées.

Samedi 1er mai 2021 – Manifestation du comité du 1er mai - Lausanne
rassemblement à 15h – CHUV (Bugnon 21, devant le Musée de la Main) / départ du cortège 15h30 / fin à la Pl. de la Riponne

Une juste reconnaissance des travailleuses et travailleurs essentiels

Personnel de santé, du social, vendeuses et vendeurs, logisticien-ne-s, facteurs et factrices, personnel domestique, employé-e-s de la voirie, des transports et services publics, ouvriers-ères des chantiers: celles et ceux qui n’ont pas d’autres choix que de travailler pour le bien de toute la population. Jusque-là « invisibles », trop souvent mal payé-e-s, ces travailleur-euse-s essentiel-le se montrent à la hauteur de la crise que nous traversons. Pourtant, une année après le début de la crise, ce personnel n’est pas encore reconnu à sa juste valeur. Les rares valorisations obtenues cette en 2020 l’ont été de haute lutte et jamais à la hauteur de leur engagement. Des améliorations durables des conditions de travail et de salaires doivent être accordées pour ces corps de métiers. Cela est particulièrement vrai pour les entreprises qui ont profité de la crise et engendré des bénéfices importants (commerce en ligne, logistique-poste, commerce alimentaire …).

Renforcement des solidarités 

La crise a contraint des secteurs entiers de l’économie à réduire leur activité voire à l’arrêter. Hôtelière- restauration, la culture, le tourisme, entre autres, doivent consentir d’énorme sacrifice pour garantir la santé de la population. Des milliers de travailleur-euse-s sont frappées par des licenciements ou doivent craindre pour leur emploi, les autres subissent des baisses de leurs revenus depuis des mois. Les aides publiques doivent être à la hauteur de ces pertes, dans la perspective d’éviter que la vague de licenciements économiques et de faillites actuels ne s’aggrave et qu’une crise sociale ne fasse suite à la crise sanitaire. Nous demandons un maintien des RHT renforcées, un appui au replacement et des programmes de relance dans les secteurs les plus touchés. Cette solidarité doit permettre une réorientation écologique de notre économie, garante d’emplois durables.

Revalorisation du travail de care et meilleur partage des tâches

La crise actuelle aura au moins permis de remettre au centre des processus de production et de reproduction un certain nombre de professions, désormais considérées comme essentielles, notamment dans le secteur de la santé et des soins ou encore de la vente, où les femmes sont majoritaires. Rappelons également que les femmes assument 70% du travail domestique et éducatif non-rémunéré. Pourtant loin d’être reconnues, symboliquement et économiquement, les femmes demeurent largement discriminées sur le marché du travail. L’inégalité salariale a même augmenté cette dernière année et nous devrons prochainement nous mobiliser contre une nouvelle tentative de l’élévation de l’âge de notre départ à la retraite. Nous ne le répéterons jamais assez, nous refusons l’augmentation de l’âge de la retraite à 65 ans pour les femmes. Nous voulons une revalorisation salariale des métiers dit du care, l’introduction d’un réel congé parental pour une meilleure répartition des tâches domestiques et une réforme du système de retraite qui améliore les rentes du 1er pilier et reconnaisse davantage la valeur du travail de care gratuit, en renforçant les mécanismes de bonus de l’AVS.  

Une compréhension des origines de la crise et vers une économie durable

Cette crise sans précédent révèle de manière tragique les inégalités de notre société. Il est temps de les corriger. La pandémie a de plus permis de montrer les conséquences tragiques des politiques s’attaquant toujours plus aux écosystèmes naturels au sein de l’économie globalisée. En plus d’être à la source du problème, en ayant rendu possible l’émergence de la pandémie, le système économique répond de manière totalement inadaptée à la crise sociale, écologique et sanitaire qui en découle. En effet, alors que la sortie de crise se doit d’être un changement vers une société plus respectueuse des écosystèmes, les secteurs industriels les plus dévastateurs sont considérés comme essentiels et relancés massivement ; en parallèle, sont déclarés non-essentiels les secteurs économiques locaux, déjà soumis à la compétition internationale. Bien plutôt, il conviendrait de réorienter l’économie en favorisant les secteurs respectueux des limites planétaires qui se sont avérés vitaux en cette période houleuse.

Les coûts de la pandémie ne doivent pas être portés par les travailleuses et travailleurs. La sortie de crise ne peut se faire qu’avec des perspectives et une sécurité financière pour toutes et tous. La pandémie nous a permis également de regagner en solidarité, et de percevoir de nécessaires changements fondamentaux. En rebattant les cartes du jeu néolibéral, elle est le moment d’une prise de conscience, de ce qui importe. Reconnaître l’essentiel et renforcer les solidarités sont les deux piliers d’un nouveau départ social à réaliser.

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